23.11.09

Sens d'automne


C'est toujours la même chose: dès que l'automne pointe le bout de son nez, on voit déjà la tristesse mortifère des visages qui commencent à perdre leur bronzage. La population déprime à l'idée de rentrée à l'école et les hommes décrètent la fermeture de la chasse. Mais ne vous trompez point: le douceur que prodigue l'automne est une consolation bien plus grande que le racourcissement des juppes au printemps! Le déclenchement de cette saison possède l'éclat, la lumière, la soudaineté d'un évènement mystique. C'est une révélation, une annonciation. Et par quels effets me demanderez-vous ? Et bien par la consolation suprême du regard des femmes! Nous nous retrouvons réunis dans ce même désir éperdu d'amour et de consolation.


Evidemment nous sommes refroidis à l'idée de devoir nous les geler en mouffles MAIS ATTENTION, la douceur supposée du printemps est factice, instable, sans profondeur, c'est une douceur de shampooineuse. L'avenir qu'il nous promet (ce joli mois de mai) et qui nous émoustille est notarié, contractuel, tout en surface: un vrai dancefloor de piscine sur lequel on nous intime de nous reproduire.

Moi aussi je prends mon pied en allant siroter une Corona en short et lunettes teintées en terrasse de Montmartre au mois de Juin pour me réjouir de l'éclosion de la nature et du fleurissement des décolletés. Mais le règne des filles qui se savent ou se croient jolies à cette saison printanière me fait penser à un défilé de poupées crèmeuses, simplistes, aussi sommaires et abrégées qu'un SMS. Franchement t'as vu, c'est la pire saison pour une une histoire vraie: ( Nan mais t'as vu comment il m'mate çui-là? Il s'prend pour qui avec ses trois poils aux pattes ? Nan mais le mec ! Nan mais je rêve ! Connard va !).

Septembre et octobre reviennent à grands pas, et voilà que ces demoiselles ont oté leur prothèses anti-uv, leurs ficelles de Justin Bridou pour regarder à nouveau, sourire, toucher, parler. Elles s'immobilisent enfin pour observer, désirer. Quelque chose se fissure depuis leur retour de Calvi On the Rocks pour que désormais s'écoule, alcoolisée, la tentation d'un avenir imprévu: VIVRE! Elles libèrent enfin la lumière d'une pulsion essentielle: se faire aimer, se laisser comtempler, faire renaître leur essence et leur vraie nature en laissant de côté les détails corporels devenus indistincts.

L'automne permet cela: nous retrouver enfin nous-même, comme nous sommes, et de nous laisser aller, enfin, à des relations un peu plus substancielles ! Vive l'automne !

3 commentaires:

  1. Ah c'est une série sur les saisons? La première était plus drôle...

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  2. Vive l'automne, pour les même raisons.
    Laisser mourir ce qui le doit...

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