11.12.09

Rubrique Animaux

Chaton forever

Un petit chat c’est trop mignon. Une fois qu’il grandit, c’est juste un chat beaucoup moins mignon. Moins d’un an de mignonnerie maximum pour quinze à vingt ans de normalité, ç’en était trop pour les Chinois. Qui, après avoir inventé l’enfant unique, ont créé le chaton éternel.


Un laboratoire privé de Hong-Kong est à l’origine de cette idée fabuleuse. L'idée est toute simple: un cocktail d’hormones trafiquées associé aux cellules d’une maladie dégénérescente est inoculé à une chatte grosse, à quelques jours de mettre bas. Un second mélange est injecté aux nouveaux-nés, et c’est parti pour une vie peu commune. Le développement physique de l’animal est ralenti de façon drastique, il demeure petit (et mignon) du double au triple du temps normal. Un record connu dans tout le pays a été remporté par le petit Shixo, resté au stade bébé pendant trois années entières. Évidemment, cela ne se fait pas sans heurt et le chaton, empêché de l’intérieur de se développer normalement, accumule tout un tas de maladies bizarres – mais qui n’entachent en rien son capital-mignon. Atrophié du cerveau, il ne développe aucune des caractéristiques félines que l’on connaît: pas d’instinct de chasse ni de propreté, peu d’appétit, le ronron est déglingué et se déclenche n’importe quand, le sommeil est lourd (au stade de développement du produit, beaucoup de chatons sont morts dans leur sommeil). Quand les cellules vives trouvent leur voie au milieu de celles qui ont pété les plombs et que le chat atteint sa taille adulte se déclenche alors la maladie qu’il porte en lui depuis ses premiers jours dans le ventre à maman. Son sang se dégrade très rapidement, son cerveau n’est plus irrigué, il n’a pas le temps de souffrir ou de faire pitié que déjà, de l’intérieur, un ordre lui intime d’aller mourir près d’un radiateur. Il est temps de courir à la boutique en acheter un autre, tout neuf et tout aussi mignon.

2.12.09

Les célèbres objets trouvés #4

Vends chaussure droite (jamais servie). Ecrire à G.Depardieu

26.11.09

Rubrique musique

Orelsanne
L’affaire rebondit et donne matière à de nouveaux débats… et quelques violences.

Elle n’aurait imaginé provoquer pareille colère. Aurélienne Corentin, jeune rappeuse d’Alençon, rebaptisée Orelsanne, auteure d’un premier album ‘Perdue D’Avance’, est depuis plusieurs mois au centre d’un débat rageur sur la haine envers les Hommes. En effet les lyrics de la MC énervée tournent beaucoup autour des garçons et des relations amour/haine qu’ils entretiennent au quotidien. Mais c’est un morceau vieux de deux ans qui a soulevé la polémique, ‘Sale connard’, aux paroles sans équivoque: «Je te déteste, je te hais / t’as pas de cerveau, t’as un radar à chattes / t’es juste bon à te faire casser l’oignon / j’veux t’voir crever sous mon nez / te taillader, te louboutiner / J’accoucherai de ton lascar / je l’élèverai au placard / j’le mettrai au freezer / j’en ferai du Ben & Jerry pour mon nouveau chéri / je lui dirais que son père était un sale connard.»
C’est le PS qui s’émeut le premier en dénonçant «un texte scandaleux qui incite directement à la violence.» Puis Xavier Darcos attaque vivement la rappeuse: «C’est une chanson qui a brutalement choqué tous les hommes qui l’ont entendue. En France, un homme meurt tous les cinq mois sous les coups de sa compagne. Nous exigeons que le clip soit retiré de l’Internet.» Les mouvements féministes plébiscitent la chanson et regrettent «que les hommes soient, comme d’habitude, incapables d’en saisir l’ironie et la nuance.» Un groupe d’Intellectuels Hommes se fonde pour soutenir la rappeuse sous la bannière ‘Orelsanne On Te Kiffe’, pendant que le blog de François Bayrou attaque férocement une nouvelle chanson, ‘St Valentin’ («Ch’uis pas Jacqueline Bisset dans ‘Les Marmottes’ / je vais te retailler la gueule à Martin Lamotte / Cette nuit je te le joue Antichrist / et j’te termine façon John Bobbit»). Député des Pyrénées-Atlantiques, Bayrou fait pression sur le festival de Pau pour qu’Orelsanne soit déprogrammée. Immédiatement les femmes défilent dans les rues et un slogan se détache, ‘Pas énervées, juste atterrées’, twitté par deux femmes sur trois dans les jours qui suivent. A l’entrée d’un des rares concerts non déprogrammés de la rappeuse, une ligue d’Hommes ouvre un lance-flammes sur la file d’attente (67 victimes, dont 22 hommes).
Orelsanne vient à l’instant de donner une conférence de presse très attendue, au cours de laquelle elle a dû présenter ses excuses. «Je regrette les propos que j’ai tenus dans mes chansons. C’était peut-être un peu déplacé, et je m’excuse si ça a pu choquer ou heurter les hommes. Vous le savez bien, de toute façon, on finit toujours par s’excuser les premières.» Les Hommes de France ont l’air satisfait.







Illus: Pictures & Co

23.11.09

A saisir

Poils de cul de la Dame de Fer montés sur collier cuir: 700 livres





Sens d'automne


C'est toujours la même chose: dès que l'automne pointe le bout de son nez, on voit déjà la tristesse mortifère des visages qui commencent à perdre leur bronzage. La population déprime à l'idée de rentrée à l'école et les hommes décrètent la fermeture de la chasse. Mais ne vous trompez point: le douceur que prodigue l'automne est une consolation bien plus grande que le racourcissement des juppes au printemps! Le déclenchement de cette saison possède l'éclat, la lumière, la soudaineté d'un évènement mystique. C'est une révélation, une annonciation. Et par quels effets me demanderez-vous ? Et bien par la consolation suprême du regard des femmes! Nous nous retrouvons réunis dans ce même désir éperdu d'amour et de consolation.


Evidemment nous sommes refroidis à l'idée de devoir nous les geler en mouffles MAIS ATTENTION, la douceur supposée du printemps est factice, instable, sans profondeur, c'est une douceur de shampooineuse. L'avenir qu'il nous promet (ce joli mois de mai) et qui nous émoustille est notarié, contractuel, tout en surface: un vrai dancefloor de piscine sur lequel on nous intime de nous reproduire.

Moi aussi je prends mon pied en allant siroter une Corona en short et lunettes teintées en terrasse de Montmartre au mois de Juin pour me réjouir de l'éclosion de la nature et du fleurissement des décolletés. Mais le règne des filles qui se savent ou se croient jolies à cette saison printanière me fait penser à un défilé de poupées crèmeuses, simplistes, aussi sommaires et abrégées qu'un SMS. Franchement t'as vu, c'est la pire saison pour une une histoire vraie: ( Nan mais t'as vu comment il m'mate çui-là? Il s'prend pour qui avec ses trois poils aux pattes ? Nan mais le mec ! Nan mais je rêve ! Connard va !).

Septembre et octobre reviennent à grands pas, et voilà que ces demoiselles ont oté leur prothèses anti-uv, leurs ficelles de Justin Bridou pour regarder à nouveau, sourire, toucher, parler. Elles s'immobilisent enfin pour observer, désirer. Quelque chose se fissure depuis leur retour de Calvi On the Rocks pour que désormais s'écoule, alcoolisée, la tentation d'un avenir imprévu: VIVRE! Elles libèrent enfin la lumière d'une pulsion essentielle: se faire aimer, se laisser comtempler, faire renaître leur essence et leur vraie nature en laissant de côté les détails corporels devenus indistincts.

L'automne permet cela: nous retrouver enfin nous-même, comme nous sommes, et de nous laisser aller, enfin, à des relations un peu plus substancielles ! Vive l'automne !

18.11.09

Des bombes sous Paris


Chaque été, nos sens assistent à un étrange ballet. Des femmes à l'allure fascinante remontent les rues, leurs talons aiguilles martelant sur le bitume le rythme obsédant du désir. Ces petites catins, aux seins rebondis, aux fesses bien montées sur des jambes fuselées et satinées se baladent comme si ne rien n'était, avec un petit sourire de salope au coin des lèvres. Très bien, d'accord. Mais pourquoi cette montée foudroyante, inexplicable, se désintègre à partir du moment où l'automne pointe le bout de son nez? 

 Face au mystère, une série d'enquêtes menée par les plus fins limiers de la science ont abouties aux mêmes conclusions. Toutes les personnes interrogées sont unanimes, qu'il s'agisse de météorologues, d'éboueurs ou de sédentaires: Une fois la bise venue, les meilleurs spécimens féminins de la région fuient la fourmilière citadine pour trouver refuge dans les égouts de Paris. A l'image d'une petite culotte de collégienne, les vieux tabous s'effondrent, devant les fondements d'une théorie aussi bouleversante.

 Le phénomène se produit durant l'été, lorsque le film hydrolipidique des femelles se fragilise. Leur peau veloutée se désagrège et devient pareille à une écorce de citrouille puante à cause du stress, suite aux nombreuses sollicitations de mauvais goût dont elles sont victimes. Pour preuve, des chercheurs ont découvert au milieu des marécages nauséabonds et des canalisations qui entourent nos égouts un lieu unique: le Hammam's Club. Cet îlot paradisiaque, agrémenté de parasols et de bungalows propose aux meilleurs crus de la région un séjour dans une cabine larvaire, formée à base de résidus excrémentiels aux vertus rajeunissantes, qui permet à nos jeunes catins de se ressourcer en toute sérénité avant d'affronter les saisons chaudes.

 A l'origine du projet se cache un être exceptionnel, régnant tel un monarque sur ce royaume enfoui sous les vapeurs du caniveau. Le Professeur Hans, globe trotter d'origine viennoise, fut successivement champion de ski, tenancier de night club à Lyon puis chirurgien-plasticien à Miami. C'est précisément en Floride, au contact de grosses biatches siliconées flottant dans leurs piscines, que ce rabelaisien high-tech a eut l'idée d'aménager un centre thalassothérapeutique sous Paris. Joint dimanche au téléphone, Hans n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.

Mehdi Masud

Illustration : Lia Rochas-Pàris

17.11.09

Les célèbres objets trouvés #3

Recherche dent. Ecrire à C.Ringer